Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: saoria

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 25-01-09

Ultimo aggiornamento: 10-03-09

 

Commenti: 104 reviews

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General

 

Riassunto: Comment faire face à la douleur et au manque ? Certains se laissent gagner par le désespoir, d'autre par la folie et d'autre par la colère. La douleur ressentie peut-elle tout expliquer, tout pardonner???Lisez et vous comprendrez.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un coeur blessé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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   Fanfiction :: Un coeur blessé

 

Capitolo 2 :: De l'autre côté du miroir

Pubblicato: 05-02-09 - Ultimo aggiornamento: 08-12-13

Commenti: bonjour tout le monde. Enfin j'ai de nouveau une connexion mais elle est limitée et pourave. bref, je ne vais pas m'étaler encore sur mes malheurs. Voici la suite, apparemment vous n'aimez pas trop cette fic, du moins l'idée que j'ai suivi. Au début c'était tout sauf ça et mon esprit tortueux a pris des chemins sinueux et ça a donner ce résultat. Vous adorez toutes Mick à ce que je vois et moi aussi , plus encore même. Je vous laisse découvrir la suite et je suis prête à recevoir vos massues, j'ai même emprunté le casque d'indiana le perverso 2000 que je me suis procurée sur le net et oui ils l'ont commercialisé. Bisous et à bientôt

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

 

 

Voilà trois jours que Ryo était parti en mission, une mission confiée par Saeko. Il avait demandé à Kaori de rester à l'appartement. Celle-ci était assez dangereuse et il préférait là savoir chez eux. Certes, elle avait rechigné, mais face à l'insistance de son partenaire et surtout face à l'expression de son regard, un regard doux, un regard affectueux, elle avait cédé. Tard au milieu de la nuit, on était venu frapper à sa porte. Elle s'était réveillée en sursaut et avait saisi une massue. Pas rassurée, elle avait gagné le salon le coeur cognant tambour battant et avait reconnu la voix éraillée de Mick, Mick qui tambourinait à la porte en chantonnant. En fait, il hurlait plus qu'il ne chantait. Elle avait poussé un long soupir de soulagement, rassurée, mais en même temps, elle se sentit désolée pour lui. Elle en conclut qu'il devait être ivre, une fois de plus, comme cela lui arrivait souvent depuis....... Elle avait secoué la tête et ne pouvait se résoudre à le laisser dormir dehors sur le palier, après ce qu'il avait vécu, une fois de plus, elle lui ouvrit la porte et le fit rentrer. Celui-ci avait bien tenté deux pas en chancelant puis s'était laissé tomber telle une masse tout contre elle. Sous le poids de son ami, ses jambes avaient fléchi, si bien que tous deux s'étaient presque retrouvés allongés à terre, alors que celui-ci riait à gorge déployée. Mais ce n'était pas un rire franc, pas un rire gai, pas un rire qui venait du coeur, non, c'était plus un rire désabusé, un rire qui masquait la dure réalité de sa vie, un rire qui tentait de recouvrir la souffrance absolue de son coeur meurtri. Un rire sans aucune saveur.  

 

_Mick, tu en tiens une sacrée couche ! fit-elle sur un ton désolé en tentant de se redresser.  

 

Kaori avait beaucoup de peine pour lui, qu'il se laisse aller ainsi. Le voir chaque jour plongé un peu plus dans la solitude et la folie destructrice de sa personne en s'abreuver d'alcool pour tenter d'oublier la rendait triste. Il se murait volontairement dans cette souffrance, s'infligeait volontairement cette douleur comme pour se punir. Son coeur sombre et froid abritait une âme perdue. Oui, Mick était perdu depuis ce fameux jour et qui ne l'aurait pas été. Il avait perdu sa lumière et en cours de route, il s'était perdu. C'était un homme brisé, brisé par la douleur et le chagrin.  

 

_Oui.... c'est vrai ! Hi......... hahahahha......... je suis bourré, lâcha celui-ci d'une voix faussement joviale telle une évidence en plantant son regard dans le sien.  

 

_Je te le fais pas dire ! Allez lève-toi, on va aller jusqu'au canapé, lui ordonna-t-elle.  

 

Elle passa son bras sous son épaule et le soutint tant bien que mal.  

 

_Canapé, répéta Mick, alors qu'il tenta de se redresser. Il porta sa main en visière au niveau de sa vue et regarda en direction du dit canapé. Là, il gloussa, tout en se laissant aller. Trop loin le canapé.... Kaori.....Hi.........hi........Ahahahahahhahah  

 

Kaori l'aida malgré tout avec beaucoup de difficultés. Il pesait son poids. Elle l'y conduisit avec peine, car Mick ne l'aidait pas beaucoup. Tous deux s'affalèrent sur le canapé et Kaori poussa un long soupir de soulagement face à l'effort qu'elle avait dû faire pour le traîner et le hisser sur celui-ci. Elle resta assise à ses côtés quelques secondes, histoire de reprendre son souffle face à l'effort qu'elle venait de faire.  

 

Mick avait alors posé une main sur son épaule et au contact de sa main sur cette peau nue, satinée, ce fut comme un déclic. Il refit surface et constata qu'elle était en petite nuisette juste à côté de lui. Petite nuisette qui épousait à merveille les courbes généreuses de son corps. Son regard se perdit dans ce petit décolleté qui eut à ses yeux un goût d'infini. Son regard embué par l'alcool la dévisagea sans gêne ce que Kaori n'apprécia pas. Elle se saisit d'une massue pour lui remettre les idées en place, mais malgré son état d'ébriété avancé, il fut plus vif qu'elle. Il lui saisit le poignet afin de lui ôter le manche de la massue et de ce fait se retrouva presque allongé sur elle, mais Kaori en avait décidé autrement. Elle avait reculé sa main et de ce fait s'était étirée vers l'arrière s'allongeant presque afin de conserver son instrument de torture. S'il était assez lucide pour la reluquer sans gêne, alors il était suffisamment lucide pour se prendre un coup de massue et s'en rappeler.  

 

Mick l'a suivie dans son mouvement et il se retrouva presque complètement allongé sur elle pouvant ainsi sentir les effluves de son parfum le gagner, ce qui lui fit complètement perdre la tête. Le peu de lucidité qu'il lui restait fut balayé tel un coup de vent balayant les feuilles mortes sur un sol froid. Il balança la massue de l'autre côté du salon et rapprocha son visage du sien en plongeant un regard ardent et brûlant de désir dans le sien. Un regard noyé par les effluves de l'alcool qui embrumait complètement ses pensées. Il rapprocha son visage afin de l'embrasser tout en tenant fermement ses bras, mais c'était sans compter sur Kaori que son haleine imbibée d'alcool répugna. Elle parvint à s'extraire de son emprise non sans mal et à contourner le canapé.  

 

_Mick, ça suffit ! s'énerva celle-ci. Elle n'aimait pas la tournure que prenaient les évènements.  

 

Jamais depuis qu'elle le connaissait, elle n'avait fait face à ce Mick. Le Mick qui se tenait non loin d'elle à cet instant, elle ne le connaissait pas, et cela l'effraya un peu, car elle se savait seule dans l'appartement. En général un bon coup de massue suffisait pour lui remettre les idées en place et le stopper dans son délire mokkorien, mais là, cette fois-ci, c'était différent et Kaori le sentait bien. Même si elle avait une confiance aveugle en lui, les évènements récents avaient fait qu'à cet instant précis, un doute avait réussi à s'immiscer en elle et à fissurer cette certitude. Elle réalisa à ce moment face à ce regard, qu'une vérité d'aujourd'hui pouvait être contredite par une expérience de demain et donc être mise en doute. Et cela, elle avait l'impression qu'elle n'allait pas tarder à le vivre.  

 

Mick s'était alors relevé, très excité par ce petit jeu du chat et de la souris. Le regard hagard, mais en même temps brillant de cette étincelle de convoitise qu'il eut pour Kaori ne la rassura pas du tout. C'était la première fois qu'elle lui voyait ce regard, un regard plein de désir, un regard sans aucune retenu qui lui donnait l'impression de se retrouver nue devant lui, tellement il était perçant. Un regard de prédateur et elle en était la proie, la proie qu'il avait décidé de chasser. Même si jamais il ne s'était caché pour la regarder, allant même plus loin pour la reluquer, elle y avait toujours vu de la douceur, cela n'avait jamais été malsain hors en cet instant, ce regard était complètement dépourvu de cette douceur qui le caractérisait tant. Elle avait tenté de le résonner et de lui échapper, pour preuve le salon qu'ils avaient presque complètement saccagé, renversant, chaises et coussins au sol....... Elle avait cru y parvenir lorsqu'elle avait réussi à gagner sa chambre, mais il avait réussi à bloquer la porte de son pied et à présent, ils en étaient là. Elle, allongée sur son lit et lui reposant sur elle de tout son corps emprisonnant ses poignets de ses mains. Kaori se contenta d'attendre.  

 

Attendre quoi ?  

 

Elle ne le savait pas elle-même. Attendre que tout cela prenne fin. Attendre qu'il se calme et surtout qu'il retrouve la raison. Si elle avait été courageuse, si elle avait eu suffisamment de force en elle, elle aurait tourné sa tête dans sa direction afin de le regarder pour tenter de la calmer, pour tenter de comprendre ce qui se passait dans sa tête, mais elle n'en avait aucune envie. La peur la paralysait. Elle ne voulait pas se retrouver de nouveau face à ce regard inquisiteur, limite pervers, libidineux. Ce regard qui la lorgnait sans aucune gêne, ni pudeur, avec convoitise de façon insistante et sans s'en cacher, ne laissant aucun doute sur ce qui allait s'en suivre. Oui, elle n'avait pas la force de faire de nouveau face à ce sourcil levé, à ces yeux vitreux, à ce sourire en soin et à ses lèvres dégoulinantes. Elle avait encore du mal à totalement réaliser ce qui venait de se jouer dans sa propre chambre, sur son propre lit. Mick, son meilleur ami, son confident...... Mick l'homme le plus doux, le plus tendre et le plus gentil, qui lui ait été donné de connaître, celui la même avait pourtant été jusqu'à la faire basculer sur le lit, à lui arracher sa nuisette et à l'embrasser de force. Oui, elle avait réellement peur, peur de ce qui se jouait entre eux à cet instant, peur de lui, peur de sa violence, de cette violence qu'elle ne lui connaissait pas, car jamais elle ne l'avait vu ainsi, enfin si........ une fois........  

 

Les paroles de Mick résonnèrent dans son cerveau, il l'aimait. Il le lui avait répété à plusieurs reprises. Il l'aimait, c'était un fait. Ce n'était pas cet amour platonique et amical qui liait les vrais amis entre eux, non, il l'aimait de cet amour passionné et passionnel, de cet amour qui vous fait battre le coeur et vous naître des papillons dans le ventre. De cet amour qui vous transcende et vous fait vous sentir en vie, car vos émotions n'en sont que décuplées, bonheur, joie, souffrance, tristesse et douleur. .....L'amour qui vous pousse chaque jour à aller de l'avant, qui vous fait vous sentir vivant.  

 

Non, elle ne pouvait s'y résoudre, Mick son ami, son plus fidèle ami et confident venait de lui arracher sa nuisette dévoilant sa poitrine à son regard ardent. Il avait violé sa bouche en posant ses lèvres imbibées d'alcool sur les siennes pour lui prendre un baiser de force. Après cela, comment pouvait-il oser lui dire qu'il l'aimait ? Alors qu'elle s'était tournée afin de s'extirper de cette scène comme pour quitter son corps, ne plus rien ressentir, elle l'avait vu hésiter, regretter, et enfin s'affaisser tout contre elle face au poids de son acte. Il reposait à présent lourdement tout contre elle, l'issue de ce dénouement allait lui être fatale, elle avait peur et surtout elle en avait conscience. La peur se saisit à nouveau de son coeur, il ne comptait pas en rester là, il comptait finir ce qu'il avait commencé. Elle se mit alors à trembler et son corps fut prit d'un tremblement qu'elle ne parvint pas à stopper. Elle ne contrôlait plus rien, ni le rythme effrené des battements de son coeur, ni les tremblements de ses membres, ni ses larmes qui coulaient sans qu'elle puisse les stopper. Elle était complètement à sa merci et perdue. Personne ne viendrait la sauver. Ils étaient seuls. Rien que lui et elle. Elle était seule.  

 

Elle avait réellement peur de lui à cet instant. Lorsqu'elle le sentit se mouvoir tout contre elle, elle ferma les yeux et les serra très fort, comme si le fait de faire cela allait stopper le temps. Comme lorsqu'on est enfant et que l'on ferme les yeux en les serrant très fort tout en faisant un voeu espérant que celui-ci se réalise. Kaori, à cet instant, fut gagnée par cette naïveté innocente qui la caractérisait en suppliant dieu qu'il s'arrête à temps. Elle fut surprise de sentir son souffle chaud terni par l'alcool tout contre son oreille, elle s'attendait à autre chose, un acte qu'elle ne parvint même pas à nommer. Sa voix se fit tel un chuchotement, plaintif, une voix empreinte d'une immense tristesse, d'une douloureuse tristesse. Ce timbre de voix, elle le connaissait pour ne l'avoir entendu qu'une fois à l'hôpital, voilà presque trois mois. Une voix déchirante, une voix tremblante, une voix anéantie.......la voix du désespoir criant son mal-être, la voix d'un homme au coeur mort. La voix d'une âme perdue.  

 

Il lui parlait. Au début, elle ne voulut pas entendre. Ne pas savoir ce qu'il lui disait, ne se concentrant que sur les battements effrénés de son coeur, afin de s'extraire de toute cela, alors tout lui parut flou, incertain presque irréel.  

 

C'est vrai, Mick ne lui ferait jamais subir cela !  

 

Etait-ce dans sa tête, s'imaginait-elle tout cela ?  

 

Comment la réalité pourrait-elle être aussi affreuse et cruelle ?  

 

Etait-ce la réalité ?  

 

Où était Ryo ?  

 

Pourquoi ne venait-il pas l'aider ?  

 

Ryo venait toujours à son secours, toujours, jamais il n'avait failli. Il ne venait pas, car rien de tout cela n'était vrai. Un cauchemar, un terrible cauchemar, le plus horrible qui soit. Oui, Si cela c'était avéré vrai, Ryo aurait déjà surgi, mais il n'était pas là, signe que rien de tout cela n'était vrai ! Certainement par ce que tout cela se jouait sa tête. Mais oui, cela ne pouvait être la réalité ! s'exclama alors sa petite voix intérieure.  

 

Mais alors, cette voix qu'elle entendait ?  

 

Une voix d'abord tremblante, qui manquait d'assurance. Une voix et un ton neutre avant d'être gagnée par l'émotion. Non, cela ne pouvait pas être dans sa tête. La douceur de cette voix avait quelque chose de tragiquement douloureux et en même temps de familier. Cette voix éraillée par l'alcool redevenait humaine, amicale, la voix d'un ami. Oui, c'était la voix de son ami. La voix de Mick. Non ,ce n'était pas dans sa tête, ce n'était pas un cauchemar, c'était bien la réalité, sa réalité du moment, une réalité tragique qui la ramena à ce moment où tout avait basculé.  

 

Elle eut l'impression d'être prisonnière de cette situation, elle en avait pleinement conscience, mais c'était comme-ci elle y assistait de l'extérieur, et malgré le fait d'être à l'extérieur, elle ne pouvait pas y échapper. Comme s'il y avait eu deux elle, deux Kaori, une qui subissait et l'autre qui observait en se préservant. Elle voulait partir, s'enfuir. Si son corps ne le pouvait pas, et bien, elle avait en elle le pouvoir de faire s'échapper son esprit. Qu'il souille son corps, mais que son esprit reste pur. Alors qu'elle se préparait à se préserver mentalement, son attention fut attirée par un frôlement, une caresse éphémère tout contre sa joue. Mick venait de poser un délicat baiser sur sa joue dans un frôlement des plus subtile, comme pour ne pas la salir davantage. Juste la faire ressentir, juste pour la faire réagir.  

 

_Pardonne-moi Kaori ! Puisses-tu trouver en toi la force et le courage de me pardonner ! Pardonne ma lâcheté et surtout ma faiblesse. Cette faiblesse d'homme qui m'a poussé à l'acte murmura-t-il d'une voix terne mais ô combien émue et sincère.  

 

La tension était palpable. Mick la sentait crispée tout conte lui. Bien qu'il entendît le coeur affolé de son amie gronder dans sa poitrine, il percevait à peine sa respiration. Prononcer ces mots, les entendre, fit prendre conscience à Mick qu'il avait basculé. Il se sentit mal dans son corps et dans sa tête. A cet instant, un changement s'opéra en Kaori, elle venait de comprendre qu'il était pris dans la culpabilité et les tourments du regret. Il regrettait réellement son geste, il regrettait d'être allé aussi loin. Bien qu'elle ne fît pas le moindre geste, son cerveau se remit à fonctionner au rythme saccadé des battements de son pauvre coeur qui risquait d'un instant à l'autre de lâcher. Mick ne bougeait pas, et elle, elle attendait. Il pleurait tel un enfant, la tête nichée au creux de son cou les larmes ruisselant toute contre sa peau tremblante. Il s'était finalement laissé aller, il avait au court de ces derniers mois emmagasiné trop de choses, renfermé trop de sentiments et cela devait tôt où tard exploser. Il regrettait son acte, il semblait sincère, sa voix étranglée par ses sanglots pour preuve. Regrettait-il et pleurait-il après son acte en lui même, ou bien par ce que Kaori ne l'aimait pas ? Il semblait sincère, et la lucidité avait de nouveau retrouvé sa place dans son esprit. A cet instant, il était loin de l'homme charismatique qu'elle connaissait et avait admiré. Il était comme vidé, vidé de toute espérance, vidé de toute force. Il ressemblait à un enfant perdu. Il avait trouvé la force en lui pour arrêter à temps. Il venait de s'excuser, de lui demander de le pardonner, de trouver suffisamment de force en elle pour le faire.  

 

Elle sentait l'angoisse la gagner. C'était la seconde fois qu'elle le voyait pleurer ainsi sans aucune retenue, Mick l'un des hommes les plus craints des States et même du Japon. L'un des hommes les plus forts qu'elle connaisse. Il n'était pas le genre d'homme à s'émouvoir, à se laisser aller de la sorte, mais cela ne fit que la conforter dans son sentiment à savoir qu'il restait malgré tout un homme, et cela, quel que soit ses superbes capacités tout comme Falcon ou encore Ryo.  

 

_Je t'aime tellement Kazue que ça fait mal, mal à en mourir. Pourquoi l'amour nous fait-il souffrir, nous isole-t-il au lieu de nous rendre heureux, de nous rapprocher ? Pourquoi m'as-tu quitté ? Pourquoi m'ont-elles laissé tout seul ? Pourquoi ? ragea celui-ci en se cramponnant au drap qu'il froissa avec force et rage.  

 

Il colla sa joue tout contre son coeur, contre sa peau quasi nue, se laissant bercer par les battements effrénés de son coeur qui semblait lui donner une certaine constance durant cette scène. Mon dieu, pensa Kaori, Mick était complètement perdu, un coup, il s'adressait à elle, un coup, il s'adressait à Kazue, pensant que c'était elle. Il était dans un tel état qu'il se confondait dans sa douleur et surtout dans la réalité. Pourtant, ses paroles restaient pertinentes. Tout se mélangeait, il mélangeait tout. La peur d'avancer sans elle, voilà ce qui l'avait poussé à agir ainsi, la perte qu'il ressentait dans son coeur. Tous avaient cru qu'il avait trouvé la force de continuer sans elles, mais c'était faux, car il n'avait plu personne à chérir. Il n'y avait plus que lui.  

 

Oui, pourquoi tous ils souffraient au lieu de vivre pleinement leur vie et leur amour ?  

 

Kaori n'aurait su le dire. Peut-être par ce qu'ils faisaient partie du milieu et que dans ce monde l'amour n'existait pas. Ce sentiment n'était que chimère, une chimère qui pouvait vous conduire à la mort, car c'était pour Ryo un signe de faiblesse. Voilà pourquoi ils se l'interdisaient tous autant qu'ils étaient. Ne pas s'attacher pour s'octroyer une vie longue.  

 

Mick s'y était laissé prendre et il le payait cher à présent. L'amour sentiment noble et sincère, vrai et délicat, passionné et passionnel....... L'amour sentiment qui poussait tout le monde à se dépasser, sentiment qui poussait le monde à tourner.  

 

Alors que ses pensées se bousculèrent dans sa tête, ses lèvres, elles ne cessaient de trembler. Cela faisait 6 ans qu'elle tentait de trouver le bonheur auprès de Ryo. La vie lui avait enlevé son frère et l'amour qu'ils se vouaient l'un à l'autre pour mettre sur sa route Ryo qui ne connaissait rien aux sentiments, car il en était dépourvu pour en avoir été privé dès son plus jeune âge. Pour lui l'amour, l'espoir, les rêves étaient des notions faites pour faire de vous une personne faible, cela ne servait qu'à vous affaiblir, à vous avilir et dans son métier, c'était synonyme de mort. Alors pour survivre, il avait exclu toutes les notions et les sentiments qui comblaient le monde du commun des mortels faisant de lui un super nettoyeur, mais à quel prix ! Alors elle avait accepté la vie que Ryo lui avait offerte sans broncher. Pour ne pas être seule, pour rester auprès de lui, avec lui. Qu'aurait-elle pu dire ? Elle était coupable et maîtresse de sa vie pour ne pas avoir été suffisamment forte pour lui tenir tête et changer cela, mais en avait-elle eu réellement envie ? Tout ce qu'elle avait voulu c'était rester avec l'homme que son coeur avait choisi, acceptant tout de lui, son mode de vie, sa profession, sa personnalité, ses défauts et ses qualités, jusqu'à la façon humiliante dont-il lui arrivait de la traiter......... elle avait tout accepté de lui, tout. Le meilleur et surtout le pire.  

 

Elle réalisa que Mick était plongé dans les mêmes tourments qu'elle. Mick souffrait du même mal qu'elle, oui, Mick souffrait autant voire plus qu'elle car il avait tout perdu alors qu'elle, il lui restait Ryo. Elle avait toujours su qu'il avait des sentiments pour elle, mais pas au point de le rendre violent de frustration. Cette situation avait quelque chose d'ironique. Tous deux connaissaient les mêmes affres face à l'amour, ils passaient par les mêmes sentiers sinueux du monde des sentiments et de ceux du coeur. Oui, ils étaient plongés dans le même gouffre sentimental à savoir aimer une personne qui ne vous aime pas en retour. Rien de plus douloureux au monde si ce n'est la perte d'un être cher. Deux âmes errantes à la recherche de ce qu'ils ne parviendraient peut-être jamais à obtenir au court de leur vie. Vivre au côté de l'amour et ne pas pouvoir le caresser, le prendre dans ses bras pour une étreinte, ne pas pouvoir plonger son regard dans le sien afin d'y voir l'amour, ne jamais l'entendre vous murmurer à l'oreille qu'il vous aime, ne pas pouvoir lui murmurer à l'oreille que vous l'aimez. Etre si proche de lui et pourtant si loin en même temps, ne même pas pouvoir espérer le caresser, ni même le frôler du bout des doigts. Savoir qu'il est là juste à vos côtés et devoir vous contenter de le regarder de loin, vous contenter uniquement de sa présence. C'est si peu et en même temps beaucoup et cela jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année........ Mick avait connu l'amour, il l'avait trouvé dans les bras de Kazue, mais à présent qu'elles n'étaient plus là, il tentait de se raccrocher à quelque chose de tangible, à quelque chose de plus fort que cette douleur et cette souffrance, à savoir, elle, celle qui l'avait éveillé aux sentiments et à l'amour. La première femme qui avait fait battre son coeur de nettoyeur. C'était certes maladroit, mais c'était la seule façon qu'il avait trouvée pour se maintenir à la surface.  

 

Elle réalisa qu'elle infligeait à Mick les mêmes tourments que Ryo lui infligeait de par son indifférence. Oui, elle savait ce qu'il ressentait mieux que personne, car elle vivait depuis 6 ans la même souffrance que lui. Elle savait ce que cela faisait d'être amoureux d'une personne qui ne vous voyait pas. Elle avait la conviction que Ryo avait des sentiments pour elle, qu'il l'aimait, et même si ce n'était pas une certitude cela lui suffisait. Savoir qu'il tenait à elle, mais il refusait catégoriquement et volontairement de s'ouvrir à elle la faisant de ce fait souffrir encore plus, car c'était un amour qui restait endormi, inachevé, inavoué...... Ryo la faisait souffrir volontairement, il avait les cartes en main pour changer la donne et pourtant, il se contentait d'attendre, laissant la situation stagner telle qu'elle était, et cela, depuis 6 ans. Elle faisait subir la même chose à Mick à un détail près, elle n'avait jusque là jamais eu conscience de la portée de l'amour qu'il lui vouait durant toutes ces années. Kazue avait su gagner son coeur, elle l'avait ravi à son souvenir, mais à présent qu'elle n'était plu....Elle l'avait fait souffrir involontairement sans le réaliser. Autant Ryo avait conscience du mal qu'il lui faisait, autant, elle pour Mick avait été dans l'ignorance la plus totale. Si elle l'avait su plus tôt........... Qu'est ce que cela aurait-il pu bien changer ? Ryo était son bourreau et elle était celui de Mick. Cette idée lui fut insupportable, car par sa faute, il souffrait. Elle ne souhaitait à personne de vivre ce qu'elle vivait à savoir un amour à sens unique.  

 

 

Le coeur de Kaori se serra à cette pensée, RYO. Ryo et Mick deux hommes si différents et si semblables. Là, il était question de Mick. Elle ne connaissait pas cette partie de sa personne qu'il dissimulait en lui comme chacun d'entre nous. Cette part de noirceur qu'elle n'aurait jamais soupçonnée sans cet incident. Ce Mick là, elle ne le connaissait pas, il lui était inconnu et elle n'avait aucune envie de le revoir, car il la terrifiait. Ca ce n'était pas Mick, son Mick. Où était sa douceur, sa gentillesse, son calme à toute épreuve. Pourtant elle ne pouvait réfuter les faits, il l'avait poussée, avait déchiré sa nuisette et l'avait embrassée de force.......Jusqu'où aurait-il été capable d'aller afin d'assouvir son désir et surtout pour faire taire cette souffrance qu'il l'avait complètement submergé, car elle avait conscience que l'alcool n'avait servi que de déclencheur à tout cela. Le problème en lui-même n'était pas l'amour qu'il lui portait, ni même la frustration qu'il ressentait, mais le manque occasionné par Kazue et leur fille qui lui faisant défaut. Il était perdu, ne sachant plus comment avancer sans elles. Il avait perdu tout repère, il avait perdu sa boussole.  

 

Kaori tremblait pour la première fois de sa vie, elle avait peur de Mick, elle le craignait, elle avait peur des intentions qui étaient les siennes. C'est alors qu'elle sentit son corps se détacher du sien, et le froid de l'air ambiant caresser sa peau. Tout son corps se raidit craignant ce qui allait suivre alors que son coeur s'emballa pour l'énième fois. Elle n'était pas encore sorti d'affaire, même s'il semblait regretter. S'il se détachait d'elle, cela ne signifiait qu'une chose, qu'il allait terminer ce qu'il venait de commencer. Pourtant Kaori ne bougea pas d'un centimètre, incapable de le regarder, le coeur meurtri. Mick posa alors un baiser sur sa joue en se penchant sur elle, baiser plein de tendresse. Cela n'avait plus rien de brusque, ni de violent comme tout à l'heure, c'était juste doux. Il ne faisait que preuve de tendresse à son égard, signe qu'il s'était repris, c'était sa façon de s'excuser. Devait-elle encore le craindre ? Pour le savoir, il lui suffisait juste de porter son regard sur lui, mais elle s'en sentait incapable, c'était au-dessus de ses forces. Elle préférait ne pas savoir plutôt que d'être déçue une nouvelle fois.  

 

Mick venait de pleinement prendre conscience de son acte, et il était horrifié de son geste. L'amour qu'il éprouvait pour elle l'avait poussé à passer la barrière, à ne plus avoir aucune notion de bien, de mal, à ne plus les différencier, gagné par la folie du moment.  

 

Un homme avait-il le droit de soustraire une femme qui ne le souhaitait pas ? Même par amour, même si celui-ci était éperdument amoureux de celle-ci ? Assurément non ! Cela serait trop facile, ce serait juste une excuse afin de tenter d'expliquer non de justifier son geste, de se cacher derrière l'atrocité de cet acte, une sorte de faire valoir qui ouvrirait les portes des pulsions les plus viles. Trop facile...... non ....... l'amour pouvait expliquer bien des choses, mais pas un viol, ou une tentative de viol.  

 

Non, l'amour ne pouvait tout expliquer, surtout un tel comportement, mais les pulsions elles.......? Quelque part, elle le comprenait. Combien de fois avait-elle eu envie de se jeter au cou de Ryo et de l'embrasser de force. Sa pudeur le lui avait interdit, elle était bien trop timide pour cela. Mick au fond avait juste tenté de lui montrer qu'il était là, qu'il avait des sentiments pour elle. Certes, de façon maladroite, mais rien d'irrémédiable n'avait été commis.  

 

Le bon sens voudrait qu'elle haïsse Mick, qu'elle lui en veuille, mais elle en était incapable, car elle se voyait à travers lui et c'est ce qui allait les sauver tous les deux. C'est ce qu'elle aurait pu faire à Ryo, certes pas de façon aussi crue, mais elle aurait très bien pu agir dans ce sens. L'amertume laissa place à la raison. Ryo ne voyait pas la femme qu'elle était, mais Mick voyait l'amie, admirait son courage et sa détermination face aux épreuves de la vie, sa persévérance, sa douceur, sa simplicité, sa spontanéité et surtout sa joie de vivre communicative. Ne lui avait-il pas révélé un jour qu'elle était son rayon de soleil, après l'avoir vue, la journée ne pouvait être que belle. Elle, lui, même histoire, même combat au final. Il était cet autre de l'autre côté du miroir, il était son reflet, tout comme elle était le sien.  

 

Elle ne voulait pas perdre Mick, elle ne voulait pas perdre son amitié si chère à son coeur. Elle ne voulait pas perdre un membre de sa famille. Pas encore. Et ce soir tout risquait de basculer. Elle devait se reprendre. Ne pas se laisser aveugler par la colère et la peur, être plus forte qu'elles, sans cela le prix à payer ce soir risquait d'être encore plus cher que ce qui avait bien failli se produire, perdre Mick, briser l'amitié qui les unissait Ryo et lui, perdre un autre membre de sa famille. Non, cela était inenvisageable. Jamais elle ne le permettrait.  

 

Dans son regard noisette, une nouvelle lueur brilla, celle de la détermination. Elle le sauverait de lui-même, elle y était déjà parvenue une fois, pourquoi pas encore cette fois-ci ? Elle ne pouvait se résoudre à le perdre lui aussi. Elle avait conscience que cela n'allait pas être facile, mais l'enjeu était de taille, Mick en valait la peine.  

 

Elle se devait de le ramener à la raison avant qu'il ne se perdre encore plus. Il se croyait déjà perdu à cause de son geste, mais rien de vraiment répréhensible n'avait été commis, rien de réellement répréhensible n'avait été commis, non rien......rien........  

 

 

 

 

 


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